Décrié pour son action psychoactive, mais prôné pour ses effets thérapeutiques, le cannabis se cherche encore une place dans notre société. Le manque d’information concernant ses nombreuses propriétés entretient l’ambigüité autour de cette plante pourtant vertueuse à bien des égards. Cannabis médical et cannabis récréatif : comment faire le distinguo ?
1 - Le cannabis à usage médical
Historiquement, le cannabis et le chanvre ont été les premières plantes domestiquées par l’Homme. Dans de nombreuses civilisations, les fibres résistantes du chanvre servaient à la confection de cordages et ses fleurs utilisées pour soulager divers maux et troubles inflammatoires.
Plusieurs études scientifiques ont permis de mettre à jour la composition moléculaire du cannabis ainsi que ses propriétés médicinales.
Ainsi, parmi les cannabinoïdes présents dans le cannabis, il a été démontré que le cannabidiol (CBD) soulageait certaines douleurs inflammatoires et était un anti-convulsif particulièrement efficace.
Sur le plan neurologique, d’autres études ont montré le potentiel élevé du CBD dans le traitement de l’épilepsie et certains troubles psychiques.
2 - Quid de la règlementation ?
En France, acheter du CBD sous forme de produits dérivés (huile, gélules, crème) est autorisé par la loi à condition que ceux-ci renferment moins de 0,2 % de Tétrahydrocannabinol (THC), substance psychoactive considérée comme un stupéfiant.
La loi permet également la consommation du CBD en France à usage thérapeutique et prévoit d’autoriser l’usage du cannabis médical dans certaines situations cliniques réfractaires aux traitements classiques (Loi de financement de la sécurité sociale 2020).
3 - Usage récréatif du cannabis
La prise de cannabis à usage récréatif, c’est-à-dire n’ayant pas de justification médicale ou thérapeutique, reste interdite. Toutefois, il est parfois difficile de distinguer les situations dans lesquelles le type de consommation relève du médical ou du récréatif.
En effet, utiliser le cannabis pour soulager certains symptômes dépressifs ou les effets indésirables d’une chimiothérapie peut être assimilé à un usage médical, sans que cela soit explicitement défini par la loi.
D’autres situations, comme le manque de sommeil ou l’anxiété, peuvent justifier la prise de cannabis.
En définitive, ce serait l’effet « planant » du cannabis que la loi réprime. L’usage récréatif du cannabis est alors associé à un divertissement, à un produit festif, incitant les gens à le consommer avec une fausse impression de sécurité.
Il revient au législateur de préciser les finalités et les modalités d’usage du cannabis afin de mieux encadrer les diverses utilisations de cette plante et permettre ainsi d’explorer les enjeux liés à la filière.